Citoyenneté et engagement des élèves

Témoignages

Trois jeunes migrants ont raconté leurs parcours

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Abidine, Esther et Jorge, trois jeunes migrants mineurs, ont rencontré les élèves d’une classe de 1 S du lycée Raoul-Follereau. © Droits réservés

 

Deux bénévoles du groupe la Cimade (*)de Nevers, accompagnées de trois jeunes migrants mineurs et de leur professeur ont rencontré les élèves d’une classe de 1 re S du lycée Raoul-Follereau.

Ils ont 16 et 17 ans. Ils sont congolais, angolais ou guinéens, sont arrivés à Nevers il y a moins d'un an et ont fui leur pays, seuls ou avec leur famille.

Abidine, Esther et Jorge sont aujourd'hui élèves dans l'Unité pédagogique pour les élèves primo arrivants du lycée professionnel Pierre-Bérégovoy. Invités au lycée Raoul-Follereau, ils ont accepté de rencontrer des jeunes de leur âge et de parler de leur parcours.

L'envie d'apprendre un métier

Après s'être présentés, Abidine, Esther et Jorge ont répondu aux questions préparées par les lycéens. Ils ont expliqué pourquoi ils avaient quitté leur pays, d'où ils venaient, comment ils étaient arrivés en France, comment s'était déroulé leur voyage, où ils vivaient en France… et parlé de leur avenir avec l'envie d'apprendre un métier. Cette rencontre, organisée par Bernadette Aminacé, professeur de lettres et Ludivine Gaillard, professeur documentaliste, avait pour objectif de sensibiliser le public scolaire au vécu de ces jeunes migrants. « C'est également l'occasion, pour les élèves d'aborder la rencontre sous le biais littéraire », souligne Bernadette Aminacé. Elle fait suite à l'étude du roman : Eldorado de Laurent Gaudé, « qui aborde le thème des migrants ».

Cet échange était aussi l'occasion pour Sylvie Roche et Cécile Tanguy, bénévoles de la Cimade de présenter l'association aux élèves et d'apporter quelques précisions sur le statut des jeunes migrants et les démarches « véritable parcours du combattant » pour espérer obtenir des papiers et pour Laurence Ballereau, professeur au lycée Pierre-Bérégovoy, de parler de l'Unité pédagogique pour les élèves primo arrivants de l'établissement.

(*) La Cimade est une association loi de 1901 de solidarité active et de soutien politique aux migrants, aux réfugiés et aux déplacés, aux demandeurs d'asile et à tous les individus en situation irrégulière. 

 

Dans le cadre de l'objet d'étude Roman , les élèves de 1ère S du lycée Raoul Follereau ont étudié Eldorado de Laurent Gaudé, afin de s'interroger sur les liens que les textes fictifs entretiennent avec la réalité, une rencontre avec de jeunes migrants a été organisée grâce à l'appui de Mmes Roche et Tanguy, représentantes de la CIMADE, Comité Inter Mouvements auprès des Evacués.

Voici les travaux, rédigés par les élèves après leur rencontre avec les migrants:

- Texte de Mahawa GANESSI, Manon DUXIN-BOUMOKRA, Léa-Méhani PERROT & Axelle BRIGLIADORI :

En ce mardi 06 mars 2018, nous avons rencontré,
Un groupe de six différentes individualités.
Trois d’ici et trois d’ailleurs,
Venant nous conter ce qui leur pesait sur le cœur.
Ils venaient du Congo, d’Angola de Guinée,
Prenant de leur temps, pour raconter,
Leur quotdien sur le sol français.
Ils étaient de leur professeur partculier, accompagnés,
Répondant à nos questons afn de nous éclairer,
Sur ces conditons d’être ici réfugiés.
Les a priori et préjugés que nous nous faisons,
Ne sont pas forcément le reflet de la réalité.
Afn de prouver leur valeur à la France,
Ils doivent exceller dans leur scolarité
Malgré leur vécu et leurs souffrances,
C’est le seul moyen d’être intégré.
Nous nous demandons comment les aider,
Et c’est là qu’intervient ce comité.
Celui que l’on nomme la CIMADE,
Une associaton qui aide nos courageux nomades.

 

- Texte de SAUZÉ Eléa, PRINSTAN Princia, BONDOUX Guillian & MERLIN Antoine :

Migrants : la rage de vivre
Rencontrer des jeunes de notre âge issus de l’immigraton représentait pour nous une source de découverte et de compréhension sur un réel problème auquel est confrontée la société. Si les médias en font les récits, c’est tout autre chose et facette que cet échange nous a fait comprendre. Arrivés à Nevers il y a moins d’un an, Esther, Jorge et Abidine, trois jeunes africains âgés de 16 à 17 ans évoquent leurs sentiments et leurs ressentis sur le voyage et sur leur vie, pas celle passée mais celle présente. Si pour Esther la situaton semble moins compliquée puisque Nevers était sa destinaton avec sa famille, pour Jorge et Abidine, Nevers est arrivé dans leur vie un peu par hasard. Lâchés chacun de leur côté cruellement dans la nature par leur passeur respectf, c’est une ville totalement inconnue à laquelle ils doivent faire face. Où aller : à droite ? À gauche ? Tout droit ? Ils ne savaient pas. Les gens passaient comme si de rien n’était, enfermés dans leur quotdien de français. Puis le chemin du Prado leur est indiqué. Une fois rejoint à quelques pas de la gare ce lieu où les personnes souffrant de la misère se réfugient, c’est le côté obscur d’une France impuissante que les deux africains découvrent. Manque de places, ils dorment au parc Salengro puis sont dirigés vers le commissariat de Police puisqu’ils sont mineurs et sans papiers.
Leur long combat face à l’administraton française commence, il sera difcile, en effet Jorge ne va pas être tout de suite reconnu comme mineur. Livrés à eux-mêmes, ils arrivent à la CIMADE (Comité Inter Mouvement d’Accueil Des Evacués) Rue Vauban. Ils sont alors aidés, conseillés et orientés dans leur démarche pour rester sur le sol français par Sylvie Roche et Cécile Tanguy. Les débuts ont été difciles et éprouvants mais aujourd’hui ils sont avec leur professeur de l’UP2A (Unité Pédagogique pour les Allophones Arrivants), Laurence Ballereau, pour nous témoigner de la diffculté de contnuer à vivre sur le territoire. Entre les juges, les services sociaux et le conseil départemental de la Nièvre les démarches sont longues et l’espoir d’avoir un titre de séjour est parfois vain. Chaque cas est bien différent comme le souligne Laurence Ballereau en charge de l’Unité et à l’heure actuelle seul le cas d’Esther est en bonne
voie tandis que pour Jorge et Abidine le chemin reste long jusqu’à leur majorité qui pourrait anéantr leurs espoirs.
Cete rencontre nous a ouvert les yeux et fait prendre conscience du sort insoupçonné d’êtres humains qui se joue dans notre environnement direct. La ficton que nous avons lue dans le roman Eldorado de Laurent Gaudé est alors devenue une réalité, désormais notre regard a changé.

 

- Texte de Gijs Armand, Ballereau Mark, Assirard Lilian & Lafarge Florian :

Rencontre avec des migrants
Mesdames Messieurs,
Venez découvrir avec nous notre entretien avec des migrants le mardi 06 mars 2018. Lors de cette entretien, nous avons eu la chance de rencontrer trois migrants. Ils se nomment Jorge, Ester et Abidine, ils viennent d’Angola, de Congo, de Guinée. Ils nous ont raconté leur situation lors de leur voyage vers la France, de leur entrée en France, de leur intégration en France. Pour certains la France était une destination de secours, pour d’autres elle n’était pas prévue. Mais dans tous les cas c’est elle et ses habitants qui leur ont permis un nouveau départ. Ses habitants qui font partie d’associations comme la CIMADE ou l’UP2A qui les ont aidés à s’intégrer, en les encadrant lors de leurs parcours scolaires et en les accompagnant dans la reconnaissance de leurs droits.
Ce qu'il faut dire maintenant, Mesdames Messieurs, c’est pour quelles raisons ces personnes aident ces migrants autant en y consacrant parfois de leur temps personnel, c’est tout simplement parce que il y a d’autres personnes qui n’aident pas à l’intégration de ces migrants, des personnes qui ne
cherchent pas plus loin que le bout de leur nez.
Nous parlons à ces personnes maintenant. Savez-vous ce que c’est que d’abandonner son pays ?
Savez-vous ce que c’est que d’abandonner ses amis ? Sa famille ? Savez-vous ce que c’est de perdre tous les liens que vous avez forgés durant votre enfance ? Savez-vous ce que c’est que d’être désorienté ? Savez-vous ce que c’est que de renoncer à sa langue natale ? J’en doute !!!!
.Allez les rencontrer ! Ces personnes qui ont besoin de votre aide. Sortez de chez vous et aidez les !
Allez dans les associations humanitaires, allez à la CIMADE, au Prado, car au lieu de rester sans rien faire et de juger les gens, levez-vous et allez-y, allez les voir, allez aider ces associations.
Vous servirez sûrement à quelque chose en faisant cela.
Et peut-être, qui sait ? Une de ces personnes vous aidera en retour !

 

- Texte de BARRIERE Laurine, NADJAOU PETIT Clémentine & ALAINE Axel :

Avec des jeunes migrants venant de pays différents, nous avons eu beaucoup de chance d’échanger, Etaient présents pour nous parler d’eux, Esther du Congo, Jorge d’Angola et Abidine de Guinée,

De 16 ans
ils sont presque tous âgés,
De l’Afrique
ils se sont tous éloignés.
Leur voyage a été très éprouvant,
De 8 heures à 8 mois durant,
Chacun pour des motifs différents,
Pour retrouver leur famille, ou bien pour des raisons politiques ou économiques,
Ils espèrent par leurs études travailler dans la santé, la plomberie ou la mécanique,
Cependant reconnus mineurs
difficilement,
Et surveillés par la police
quotidiennement,
Ils font de leur mieux pour vivre
paisiblement.
Heureusement, la CIMADE est née
pour les aider,
S’occuper de leur arrivée
Et de tous leurs papiers.
A travers eux, de l’admiration pour leur courage et de la compassion nous avons éprouvé,
Pour tout ce temps qu’ils nous ont consacré, nous souhaitions chaleureusement les remercier.

 

- Texte de PEIU Sandra, MACIA Méline & IBANEZ Fiona :

Il est 10h17 du matn, en ce mardi 6 mars 2018, lorsque nous faisons la rencontre de trois migrants âgés de seulement 16 et 17 ans prénommés Esther, Jorge et Abidine, venant respectvement du Congo, de l’Angola et de la Guinée. Les conditons de leur voyage en directon de la France furent très difciles. En effet, le voyage d’Abidine a duré 10 mois, celui d’Esther 3 mois et celui de Jorge seulement 8 heures car il a eu la chance de venir en avion. Chacun d’entre eux est venu en France dans l’espoir d’une vie meilleure.
Entre injustces, tristesse, politque et économie, il était impossible pour eux de rester dans leurs pays. Lors de notre rencontre, ils n’avaient pas de mots pour décrire ce qu’ils ont vécu, étant donné le caractère affreux de leur situaton. Cependant, pris de courage, ils sont parvenus à nous faire part de certains moments difciles de leur parcours. A leur arrivée sur le territoire, ils sont, je cite, « passés par la police », ont ensuite pu éventuellement avoir été hébergés au PRADO où ils ne disposaient que du seul petit déjeuner chaque jour, puis ont eu la chance d’être hébergés dans des familles ou foyers.
Depuis leur arrivée en France, leur situaton s’est netement améliorée : ils sont maintenant en UP2A (Unité Pédagogique pour les Allophones Arrivants) au lycée Pierre Bérégovoy à Nevers. Ils sont très atachés à leur scolarité car ils ont conscience que leurs études sont leur seule chance de s’en sortir.
Lors de cete rencontre, les trois jeunes migrants étaient accompagnés de leur professeur de français en UP2A, Laurence BALLEREAU qui les a beaucoup aidés à mieux maîtriser la langue française, et leur a été d’un très grand souten durant leur période d’adaptaton en France. Cette professeur regrette le fait de ne pas pouvoir accueillir plus de 22 élèves et donc de ne pas pouvoir aider tous les migrants faute de moyens. Ils étaient également accompagnés par Mmes Tanguy et Roche, deux représentantes de la CIMADE (Comité Inter Mouvements Auprès Des Evacués). La CIMADE a pour but de manifester une solidarité actve consistant à faire reconnaître judiciairement les migrants en les aidant à consttuer leurs dossiers, elle défend la dignité et les droits des personnes réfugiées et migrantes, quelles que soient leurs origines, leurs opinions politiques ou leurs convictions.
Le contenu de cete interventon ne nous a pas surprises car nous connaissions déjà la misère des migrants via les informatons. Ce qui nous a le plus émues, c’est le fait que des jeunes de notre âge nous racontent leur histoire qui est pour nous déstabilisante. Leur difficulté à s’exprimer mettait davantage d’émotons dans leur récit.
Nous étons démunies face à leur parcours tragique car nous n’avons que peu de moyens d’action contre cela.