Critiques du film "Timbuktu" de Abderrahmane Sissako

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Timbuktu, un film très émouvant

Ce film a été réalisé par Abderrahmane Sissako. Ce n’est pas l’adaptation d’un livre mais il retranscrit la réalité des faits se déroulant au Mali Nord ; et particulièrement les violences dont un jeune couple non-marié a été victime en 2012 : il a été amené au centre de son village, placé dans deux trous creusés dans le sol et lapidé par des islamistes devant des centaines de personnes jusqu’à ce qu’il décède. Sa seule faute est d’avoir eu des enfants hors mariage. Le réalisateur s’est alors inspiré de cette histoire vraie pour réaliser ce film car cette exécution n’a été aucunement médiatisée et s’est déroulée dans la plus grande indifférence des autres pays. Et ce n’est pas tout puisque l’histoire de l’homme qui est racontée dans le film, est inspirée de l’exécution d’un Touareg sur la Place de Tombouctou.

Nous avons regardé ce film en version originale sous-titrée en français. Il a été produit en 2014 en Mauritanie. C’est un film en couleur qui dure 97 minutes et qui est sorti le 10 Décembre 2014. Ce long-métrage est destiné à tout public mais certaines scènes peuvent choquer un jeune public.

Au Mali Nord, près de Tombouctou (Timbuktu en langue touareg, d’où le nom du film), les habitants d’un petit village perdu dans le désert vivent tranquillement, jusqu’au jour où des djihadistes débarquent dans leur petit paradis qui se transforme alors en enfer : ces hommes imposent leurs règles, leurs lois, leurs façons de penser dont la plupart sont absurdes. Ils les font respecter par la violence et déterminent les sanctions de ceux qui n’y obéissent pas grâce à un tribunal improvisé, et où de toutes manières, même avant d’y entrer, on connaît déjà son jugement. Seule une famille, composée d’un père, Kidane, de son épouse Satina, de leur fille, Toya et d’un jeune berger d’environ 12 ans (il vit avec eux car son père est parti se battre contre les djihadistes), et s’étant installée à l’écart arrive encore à rester en dehors de cette violence, mais pour combien de temps ?

Je trouve que le scénario est de bonne qualité parce que tout au long du film, on suit différentes petites histoires sans aucune difficulté. Ces dernières ont toutes un lien : la présence plus ou moins importante des djihadistes. On voit aussi l’entrée de plus en plus importante des djihadistes dans la vie de cette famille qui vivait isolée et paisiblement.

Grâce aux acteurs, on ressent très intensément les émotions qu’a voulues nous faire passer le réalisateur et l’on se retrouve immédiatement projeté dans l’univers du film. La musique est présente dans une grande majorité de ce long-métrage, elle illustre et renforce beaucoup les émotions des personnages. Elle a une certaine fonction explicative car c’est grâce à elle que l’on comprend si la scène est triste ou joyeuse, si il y a un climat inquiétant ou de bonheur… Les dialogues sont également très présents, ils représentent presque la totalité des paroles du film. Par ailleurs, les décors sont somptueux, on peut y apprécier l’immensité du désert, son calme et sa grande beauté qui fait contraste avec les violences et la dureté des djihadistes. De plus, le village dans lequel a été tourné le film est un village réel, il n’a pas été construit spécialement pour le tournage ce qui renforce la crédibilité de ce long-métrage. Il veut faire passer un message de soutien aux populations victimes de djihadistes pour qu’elles continuent de résister, mais sans violence car la situation deviendrait encore pire. Pour illustrer cela, il y a une scène ou des enfants jouent au football, mais sans ballon étant donné que le ce sport est interdit ; ils n’enfreignent pas la règle (le jeu auquel ils jouent n’est pas du football puisqu’il n’y a pas de ballon) mais ils s’amusent quand même. Les djihadistes ne peuvent alors pas les arrêter. Il y aussi une seconde scène où lors d’une patrouille de nuit, ces hommes entendent de la musique, ce qui est également interdit. Ils essayent alors d’en déterminer la source et s’aperçoivent qu’il s’agit de louanges à Dieu ; ils ne peuvent pas non plus arrêter les musiciens. Le film montre aussi l’incohérence de ce qu’imposent les djihadistes avec la réalité. Par exemple lorsque l’un d’eux demande à une vendeuse de poissons de porter des gants car toutes les femmes qui travaillent doivent en porter selon leur règles.

Ce film explique aussi la façon de faire des djihadistes, notamment grâce à la première scène qui répond à la dernière scène : elles montrent une gazelle (qui représente les populations soumises au djihad) autour de laquelle ces hommes tirent. Ils veulent la fatiguer, mais pas la tuer ; ils emploient le même moyen pour soumettre les villageois : ils les obligent à respecter des règles insensées et exécutent certains pour l’exemple. Les populations sont épuisées et n’ont plus aucune force pour résister, elles obéissent donc.

J’ai bien aimé ce film parce qu’il est très fort en émotions et assez bouleversent. De plus, il est basé sur des faits réels ce qui accentue davantage sa portée.

Je vous recommande vivement d’aller voir ce film au cinéma car le scénario est très intéressent, les acteurs incarnent vraiment bien leur personnage et les décors sont magnifiques.

Claire Coyac, Elise Billard, Romain Mouton, David Przydoga

L’enfer du Djihad

Ce film franco-mauritanien réalisé Abderrahmane Sissako n’est pas une adaptation en livre. Il va sortir le 10 décembre 2014, il dure 1h37 min. Produit en Mali au Sud du Sahara, c’est une version originale en couleur qui comprend du français et de l’arabe. Les principaux interprètes de ce film dramatique sont Ibrahim Ahmed (Kidane), Toulou Kiki (Satima), Abel Jafri (Abdelkrim) et d’autres. Le genre musical utilisé est du jazz composé par Amine Bouhafa. Ceci n’est pas un film ouvert aux enfants car certaines scènes, des propos ou des images violentes peuvent sensibiliser.

Dans les environs de Timbouctou, Kidane, sa famille et un jeune berger âgé de 12 ans élève GPS, une vache que lui confie Kidane.

Les habitants de la ville sont privés de musique, de fumer des cigarettes, de jouer au football ou encore de rire, ce sont des règles imposés par le régime des djihadistes. La vie de Kidane est paisible jusqu’au jour où Amadou, le pécheur qui a tué GPS trouve la mort accidentellement à cause de Kidane. L’homme se trouve piégé par les nouvelles lois…

La qualité du scénario est très bonne, elle nous illustre la vie des Djihadistes. La musique allait bien avec le thème et le décor donnant un effet de froideur totale. Les paroles prononcées par les acteurs n’étaient pas souvent en français, mais il y a des sous-titres. Pn peu comparer ce film avec Anna Franck, on retrouve un régime de la terreur opposé par le parti nazi, les juifs vivent avec la peur. Avec une ambiance silencieuse les juifs n’ont pas le droit de s’exprimer. Dans ces deux films, les victimes sont torturés même si ils sont punis pour des infractions aux lois qui ne sont pas importantes pour nous.

Ce film est à voir au cinéma, il nous ouvre les yeux sur la dure vérité de ses pays qui vivent avec ce régime qu’on peut un peu comparer à l’enfer dû au mode de vie des habitants. Il est rempli d’émotions malgré quelques scènes assez brutales.

Chloé De Araujo, Alice Gonnet, Chloé Passuello , Florian Bouland